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Tribune d’expression popularie en territoire de Kale (juillet 2024)

Il y a 10 mois

Tribune d’expression popularie en territoire de Kale (juillet 2024)
A travers son approche d’écoute des bénéficiaires, le projet STAR-EST a organisé des séances ou tribunes d’expression populaires. Au cours de celles-ci, ? l’issue d’une présentation des objectifs, des composantes, du cadre des résultats du projet, les membres de la communauté posent des questions ? l’équipe du projet STAR-EST et ? ses partenaires afin de mieux comprendre et s’approprier ce dernier. La vérité n’étant pas tr?s souvent d’un seul c?té, les animateurs du projet posent également leurs questions/préoccupations aux participants dans le but de jauger leurs capacités et degré d’engagement communautaire nécessaires ? cette collaboration mutuelle dans la mise en ?uvre des activités du projet. Ci-dessous quelques questions/préoccupations déj? soulevées et répondues en juillet 2024 au Sud-Kivu. LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTE A L’EQUIPE DU PROJET STAR-EST :Q1. Quelles sont les stratégies mises en place par le projet Star-Est pour le recrutement des ex-combattants ?R/Le projet collaborera avec le P-DDRCS pour le recrutement des bénéficiaires ex-combattants. Le P-DDRCS dispose ? cet effet d’une base de données exploitable par le projet. Le projet ne prend pas en charge le processus de démobilisation. Ces ex-combattants doivent ?tre certifiés tels par le P-DDRCS.Q2. Quels sont les crit?res mis en place par le projet Star-Est pour le recrutement des travailleurs THIMO ?R/Le projet recrutera les membres de la communauté habitant le long des axes routiers ? réhabiliter. Les travailleurs potentiels seront préalablement enregistrés et ensuite le recrutement passera par le tirage au sort et la signature des contrats. Les travailleurs seront les membres de la communauté. D’autres membres de la communauté non éligibles ? cette main d’?uvre bénéficieront des AGR, selon qu’ils auront été certifiés « vulnérables » par leurs communautés. Q3. Quelle structure devra-t-elle procéder ? la sélection des écoles ? (re)construire ?R/Les écoles et centres de santé ? (re)construire dans le cadre du projet Star-Est seront décidés par les membres de la communauté ; une fois la décision de ces derniers transmise au projet Star-Est, ce dernier en prendra acte. Qu’il s’agisse des écoles ou des centres de santé, ils doivent ?tre existants parce que le projet n’en créera pas de nouveaux. Ils doivent disposer des personnels payés par l’Etat congolais. Le projet vient en appui aux structures étatiques qui existent bel et bien mais privées d’infrastructures étatiques adéquates. Il faudra que les communautés choisissent des infrastructures éligibles au projet, qu’il s’agisse des écoles, des centres de santé, des ouvrages de forage d’eau ou salles polyvalentes. Ces deux derniers sont ? prendre avec réserve parce que n’étant pas encore décidés ainsi par le bailleur ; mais les pourparlers sont en cours, selon les besoins qui seront identifiés dans la communauté. Q4. O? en sommes-nous avec la construction d’autres axes routiers par la Banque mondiale tels que vulgarisés en 2018 ? Est-ce ? Star- Est de matérialiser ce projet-l? ?R/ Les projets financés par la Banque mondiale diff?rent de ceux financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la construction de l’axe routier Bukavu-Goma. Ce dernier a connu un retard parce que les entreprises sélectionnées n’avaient pas rempli les crit?res. En effet, on avait besoin des entreprises fortes, fiables, capables et réunissant les crit?res d’éligibilité. L’entreprise Sino-Hydro a été recrutée ? cet effet et se trouve ? pied d’?uvre sur l’axe Bukavu-Uvira. Il y a d’autres bretelles qu’elle construira dans les communes et environs. C’est au terme de ces ouvrages que Sino-Hydro entamera l’axe Bukavu-Nyamukubi-Goma.Q5. Comment seront assurés le suivi et l’évaluation des activités du projet Star Est ?R/ Le projet dispose d’un plan de suivi ? deux niveaux : interne et externe. Ce dernier est mis en ?uvre par une agence tierce. Au niveau interne, les institutions membres du Comité de Pilotage sont des minist?res et  des Divisions provinciales de tutelle.Q6. Quelle est la place réservée par le projet ? la structure de la Société civile ?R/ La Société civile n’est pas membre du Comité de pilotage du projet Star-Est. Néanmoins, elle est valablement représentée dans le Comité Consultatif Provincial (CCP) o? sont identifiés les besoins des communautés bénéficiaires.Le projet Star-Est est régi par des textes. Le Président du Comité de pilotage, dans son arr?té, décrit le contenu du CCP. S’il faut consulter la société civile, il faudra mettre sur pied des mécanismes de consultation. D?s lors qu’en RDC nous avons une société civile plurielle, le projet se réserve le droit de ne pas s’enliser dans les conflits des composantes de la société civile. D’ailleurs le projet envisage la représentativité des jeunes et femmes qui sont des membres ? part enti?re de la société civile. Les chefs de chefferie (les Bami) sont membres du CCP et leurs sujets peuvent toujours les consulter afin de transmettre leurs messages aux responsables du projet. Les couches de la société civile qui se sentent peu représentées dans le projet Star-Est peuvent déj? s’organiser afin de faire remonter l’information vers les responsables du projet.Q7. Quels sont les crit?res mis en place par le projet Star- Est pour la sélection/recrutement des femmes et les filles bénéficiaires dudit projet ? Qu’en est-il de la parité homme-femme ?R/ Il y aura un guichet d’enregistrement pour les femmes et un autre pour les hommes avant de procéder par tirage au sort (loterie). Les femmes seront privilégiées parce qu’elles auront 50% contre 20% chez les hommes et 30% chez les ex-combattants. Cette approche est envisagée par le projet parce que la femme est le pilier de l’économie domestique ; elle g?re bien l’argent du ménage, contrairement ? l’homme qui généralement le dilapide dans les débits de boisson. Q8. Quels sont les crit?res mis en place par le projet pour le recrutement des entreprises qui exécuteront les travaux ?Le projet lance réguli?rement des appels d’offre qui sont publiés sur les medias, notamment www.mediacongo.net ainsi que le site Internet de la Banque Mondiale. Le projet encourage les propriétaires d’entreprises viables ? soumissionner afin de tenter leur chance. Le projet insiste sur les crit?res de viabilité et fiabilité des entreprises ; avec certaines garanties financi?res, des compétences techniques, logistiques et humaines pour rassurer qu’une fois sélectionnées, ces entreprises exécuteront les t?ches contractuelles qui leur seront assignées.Q9. N’y a –t-il pas de groupements oubliés dans le processus de sélection des routes de desserte agricole ? réhabiliter ?  Le choix a été réalisé par l’Office des Voies de Desserte Agricole (OVDA) et validé par le Conseil Consultatif Provincial (CCP) de Star-Est Sud-Kivu. Le projet Star-Est ne suit pas la logique de groupement comme entité dans sa politique de réhabilitation des axes routiers. Parler des axes routiers par groupement est certes important mais le projet ne s’inscrit pas dans cette logique mathématique. Le choix a été réalisé par l’Office des Voies de Desserte Agricole (OVDA) et validé par le CCP Sud-Kivu. S’il y a des choix ? modifier au sujet des axes routiers, il revient au CCP d’en décider autrement. Le CCP local n’est certes pas prévu dans le schéma du projet mais toujours est-il que les Comités Locaux de Développement (CLD) y joueront un r?le-clé. Les CLD ont été installés dans les territoires par quelques organisations partenaires. Le projet y prendra appui ; il renforcera/redynamisera 400 CLD et contribuera ? en créer d’autres l? o? ils n’existent pas et selon le besoin exprimé par la communauté. Bénéficiant d’une diversité de formations et renforcement des capacités, les CLD sont supposés apporter un appui ? la pérennisation des acquis du projet.Q10. De quel type seront les routes ? construire par le projet Star-Est ?R/ Le projet réhabilitera les routes de desserte agricole. Elles seront certes en terre battue mas semi-mécanisées. Le projet utilisera des outils ou machines de rechargement. Les routes en terre battue sont fragiles ; il faudra alors envisager un mécanisme d’entretien. Q11. Les travaux THIMO gén?rent souvent des conflits communautaires, notamment ceux relatifs au non-paiement des salaires des travailleurs. Quelles sont les précautions prises par le projet afin d’éviter de tels conflits ?R/ Le projet est décentralisé ? tous les niveaux. Ce ne sont pas les entreprises qui paieront les travailleurs ; ce n’est pas non plus le projet qui les paiera. Les travailleurs seront payés sur base des rapports de leurs réalisations en termes de « homme-jour ».Des structures financi?res ou bancaires seront aussi recrutées pour assurer ces paiements. Il y aura également un mécanisme de gestion des plaintes qui sera mis en place et en collaboration avec une entreprise tierce pour le suivi et l’évaluation, le projet Star-Est esp?re éviter tous ces genres de conflits.   Projet STAR-EST AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTE :Q1. Pensez-vous que le projet STAR-EST sera utile ? votre communauté ?R/En territoire de Kalehe, notre souhait est de voir le projet STAR-EST durer plusieurs années et apporter des fruits durables. L’enclavement auquel il apportera une réponse est source de sous-développement. Nous avons réellement besoin de routes de desserte agricole ; les écoles, les centres de santé nous sont aussi indispensables.Q2. En quoi souhaiteriez-vous que ce projet soit différent de bien d’autres que vous connaissez et qui l’ont précédé ?R/Nous souhaiterions que la réhabilitation des routes de desserte agricole soit différente de ce qu’ont fait d’autres partenaires. Nous sommes enthousiastes d’apprendre que ces routes seront réhabilitées avec du gravier et compactées et que les ouvrages, notamment les ponts, les ponceaux, les dalots, le long desdites routes seront aussi réhabilités en béton armé. nous reconnaissons avoir bénéficié d’autres projets antérieurs en mati?re de réhabilitation des routes de desserte agricole et d’adduction d’eau mais qui malheureusement n’ont pas apporté des solutions durables. Car, au bout de quelques mois, on observe des ponts qui c?dent, des bornes fontaines qui ne fonctionnent plus. D’o? ce constat : « parfois l’impact de pareils projets ne dure pas ; deux ans apr?s, tout est détruit ; réalisez quelque chose de durable, 5 ans ou plus ».Les causes de manque de durabilité de l’impact des projets sont parfois partagées : des partenaires ont distribué des kits aratoires qui finissent leur course dans le marché et non dans les champs ; les comités mis en place sont parfois responsables de ce détournement. D’autres partenaires promettent de laisser derri?re eux une équipe d’entretien des ouvrages mais ne tiennent pas leurs promesses.A ce sujet, l’équipe de STAR-EST a tenu ? préciser que les communautés bénéficiaires des infrastructures construites par le projet doivent apprendre ? les entretenir. La Banque Mondiale ne financera pas les comités pour l’entretien desdites infrastructures qui par ailleurs rel?ve de l’engagement communautaire.Q3. Quels indices de changement souhaiteriez-vous voir apportés par ce projet dans votre entité territoriale ?R/Nous aimerions voir nos communautés réellement désenclavées avec des routes de desserte agricole réhabilitées qui faciliteront l’écoulement de nos denrées alimentaires vers les marchés locaux et environnants.Nos communautés font face ? deux probl?mes majeurs : l’enclavement et la pénurie en eau potable. En territoire de Kalehe, principalement dans les il?ts d’ Ishovu, Ihoka, Iko, Mbinja, l’acc?s ? l’eau potable est un r?ve qui date depuis la nuit du temps. Tout projet qui apportera des solutions ? ces probl?mes majeurs est bien venu dans notre communauté.En apportant le cash dans la communauté, le projet STAR-EST contribuera certainement ? la réduction du banditisme et de la criminalité dans les rangs des jeunes. Occupés, bien que pour une courte durée, ceux-ci seraient moins tentés de se faire recruter par les groupes armés, d’autant plus qu’il mettra un accent sur l’emploi des ex-combattants ou jeunes démobilisés.En territoire de Kalehe, nous sommes convaincus que le projet STAR-EST tombera ? point nommé, avec la construction des infrastructures sanitaires. Les victimes de la catastrophe de Bushushu et Nyamukubi de mai 2024 pourraient accéder aux soins de santé, surtout les victimes de traumatisme qui vivent dans les sites de Katashola, Amani, Kasirusiru, Mushonezo, etc.Nous apprécions également l’appui du projet STAR-EST aux administrations provinciales et des ETD. Les gestionnaires des biens publics ont besoin de renforcement de capacités et cela peut les aider ? changer. Le projet devra leur apprendre beaucoup de notions sur la « redevabilité ». Les associations ou Asbl pourront également bénéficier des formations afin d’appuyer leurs communautés ? pérenniser les acquis du projet.La redynamisation des CLD est impérative parce que plusieurs, depuis leur création, n’existent que de nom ; ils sont restés « lettre morte ».Q4. Quels messages spécifiques voudriez-vous adresser aux décideurs politiques, d’ici et d’ailleurs, en lien avec la stabilisation et le rel?vement socioéconomique de votre entité territoriale ?R/Nous avons plus que jamais besoin de la sécurité. Il n’y a pas de rel?vement ou développement socioéconomique sans sécurité. Certaines contrées sont essaimées de groupes armés tant internes qu’externes et cela constitue une inquiétude majeure. Les paisibles citoyens ne savent pas ? quelle sauce ils seront mangés le lendemain. Les Wazalendo doivent ?tre identifiés et encadrés par les autorités habilitées ? le faire ; sinon, des bandits pourront aussi se m?ler ? eux et déstabiliser tout processus de stabilisation ? l’Est de la RDC. Sur ce, nous exhortons les décideurs politiques et leurs partenaires ? nous donner réellement la paix. Ils en sont capables ; ils le peuvent et nous savons qu’ils le peuvent !Q5 : le projet a besoin de l’engagement communautaire en guise de contribution locale. Cela est d’autant crucial que la Banque Mondiale n’indemnisera personne parce que la réhabilitation des routes de desserte agricole ou la construction des infrastructures socioéconomiques de base ont touché le champ d’un membre de la communauté. Etes-vous pr?ts ? consentir des sacrifices ?R/Nous, membres de la communauté, sommes pr?ts ? consentir des sacrifices pour notre bien-?tre. Nous sommes unanimes quant ? notre engagement dans la mise en ?uvre des activités du projet. Aux c?tés de nos chefs de village, de groupement, de chefferie (Mwami) et de l’Administrateur de Territoire, nous nous disons pr?ts ? apporter nos contributions significatives ? travers les travaux communautaires dits »salongo » pour la pérennisation des acquis du projet dans nos communautés. 

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